Itinérance VTT Queyras Ubaye — Dimanche 10 Juillet
J’avais promis à mon ami Fabien Savouroux, Champenois de Chambéry de lui faire découvrir une randonnée que j’avais effectuée en août 2013 avec le regretté Kikou et d’autres amis. Jacques Juillard du Puy-en-Velay s’est joint à nous et nous sommes partis du 10 au 13 juillet pour 4 jours de VTT. Du 10 au 12, nous faisons la jonction Queyras-Ubaye-Queyras à partir de Guillestre en franchissant 9 cols à plus de 2000 m dont le mythique Parpaillon. Nous rejoindrons ensuite Mizoën en voiture pour monter le 13 juillet sur le plateau d’Emparis.
10 juillet le prologue : Guillestre –> Risoul station – 16 km- 900 m den+
Départ de Chambéry en tout début d’après-midi en voiture pour rejoindre Guillestre. Les vallées de la Romanche et de la Maurienne étant coupées pour “l’étape du tour”, nous sommes contraints de prendre la route Napoléon pour rejoindre Embrun puis Guillestre.
Nous n’arrivons à Guillestre que vers 18 h à cause de la circulation dense et d’un bouchon dans la côte de Laffrey.
À 18h30, nous enfourchons les vélos pour monter jusqu’à la station de Risoul où nous avons réservé un studio pour passer la nuit. Nous avons lesté nos sacs avec des vêtements de rechange, sacs à viande et le nécessaire de toilette que nous porterons pendant 3 jours. Pour le casse-croûte uniquement de quoi cuisiner le premier soir. Une boulangerie à Risoul 1850 pour la deuxième étape et une autre à la Condamine ou un panier pique-nique préparé par l’hébergeur pour la troisième étape permettent de ne pas trop s’alourdir.
Il fait encore chaud au départ mais beaucoup moins que dans l’après-midi. La température va s’abaisser au fur et à mesure de l’ascension et nous ne souffrirons pas trop de la chaleur. La montée est relativement régulière sur un bitume roulant. Elle offre de beaux points de vue sur la vallée du Guil, le massif des Ecrins et sur le Pelvoux.
Nous arriverons à Risoul 1850 vers 20h30.
La vidéo
11 juillet, du Queyras à l’Ubaye par les cols 50 km 1700m den+
Alors que la canicule sévit, en dormant à 1850 m d’altitude nous avons pu trouver un peu de fraîcheur et passer ainsi une bonne nuit. À 8 heures du matin quand nous décollons, la température est très agréable.
Nous ne souffrirons pas de la chaleur jusqu’en milieu d’après-midi au moment où nous rejoindrons la vallée de l’Ubaye à la Condamine-Ste-Anne.
Nous entrons directement dans le vif du sujet en empruntant une large piste qui va nous conduire jusqu’au col de Chérine (2270m). Nous nous élevons rapidement au dessus de la station de ski au milieu des sapins qui vont peu à peu laisser place à un paysage pastoral. Ici, la montagne n’est pas trop défigurée par les infrastructures. Après 3 km d’ascension, nous profitons du passage sur la piste d’un gros troupeau de moutons guidé par un border collie particulièrement habile pour faire une petite pause et échanger quelques mots avec le berger. Les perspectives sur le massif des Ecrins sont très belles.
Nous poursuivons notre ascension pendant 2 km jusqu’à une intersection d’où nous apercevons le col de Chérine, situé à 400 m de là en léger contrebas, que nous rejoignons rapidement.
1/2 tour jusqu’à l’intersection et nous continuons notre route toujours sur une bonne piste jusqu’au col de Valbelle (2381 m).
À partir du col de Valbelle, le paysage vert champêtre disparait pour faire place à une montagne majoritairement grise, marron transformée par les aménagements liés à la pratique du ski. Nous arrivons sur le domaine skiable de la station de Vars. Ce n’est pas si moche qu’à la Plagne mais tout de même beaucoup moins agréable à l’œil que le secteur précédent. Nous empruntons une large piste sur 1,5 km pour rallier le col du Vallon (2466 m).
Depuis, le col du Vallon nous apercevons le col de Saluces (2444 m) situé 2 km plus loin. Ils ne nous demanderons aucun effort pour rejoindre le col. Deux marmottes traversent la piste juste devant mes roues peu avant le col. Nous ne nous y attardons pas car il y a des camions et tuyaux divers qui occupent l’espace pour des travaux d’aménagement.
Nous allons perdre près de 200 m d’altitude sur une large piste roulante que nous allons suivre pendant deux kilomètres avant de bifurquer pour remonter pendant deux kilomètres sur une autre piste très pentue et caillouteuse jusqu’au col de Crévoux (2503 m). Alors que Jacques a la sagesse de pousser son vélo, j’essaye de rester sur le vélo mais je bute sur une pierre et chute lourdement. Pas trop de mal : j’en suis quitte pour un peu de vernis arraché et une bonne décharge électrique dans le coude. Après le premier kilomètre, la pente s’adoucit et nous pouvons remonter sur le vélo jusqu’au col. Il faut être vigilant car il y a un va et vient de véhicules 4×4 pour d’autres travaux d’aménagement au col et en amont près de la piste du kilomètre lancé. Cette ascension sera la plus difficile de la journée.
Fabien poursuit la piste pour faire un aller-retour au col Sans Nom (2683 m). L’ayant déjà franchi en 2013 et étant encore légèrement secoué par ma chute, je préfère l’attendre au col de Crevoux avec Jacques.
Nous repartons et descendons jusqu’au lac de Chabrières (2248m).
Au lac, Jacques et Fabien vont prendre une piste puis une monotrace où ils alterneront poussage facile et passages techniques sur le vélo pour rejoindre le col de Vars (2108 m) en ne perdant pas trop d’altitude en chemin. Pour ma part, en manque de confiance à cause de ma chute et ayant déjà expérimenté ce passage en 2013, je choisis de redescendre jusqu’à la station de Vars et de remonter ensuite au col éponyme par la belle route que je suivrai pendant 3,5 km. Je les attendrai trois quarts d’heure au bistrot du col en sirotant une bonne petite mousse.
Après nous être restaurés et réhydratés au café, nous reprenons notre route et dévalons le col de Vars pour rejoindre la vallée de l’Ubaye.
Les huit premiers kilomètres de descente sont pentus et expédiés à vive allure. La température s’élève au fur et à mesure que nous descendons. Le vent thermique contraire qui remonte la vallée s’il contrarie légèrement notre progression nous épargne un peu de la chaleur qui sera suffocante lorsque nous arriverons à la Condamine où la boulangerie nous accueillera pour une halte hydratation à l’ombre sur une terrasse aménagée.
Nous sommes maintenant à 1300 m d’altitude. Il nous reste encore 5 km pour 400 m de dénivelée ascensionnelle pour rejoindre le gite d’étape de Sainte-Anne où nous avons réservé en 1/2 pension pour la nuit. Initialement, je pensais dormir à la Condamine comme en 2013 mais l’hôtel a fermé depuis transformé en chambres d’hôtes. Il nous faudra cinquante minutes pour parcourir ces derniers kilomètres éprouvants sous la chaleur et dans certaines parties où les pourcentages avoisinent les 12%.
Nous sommes à 1700 m d’altitude et au pied de la piste qui conduit en 13 km au col tunnel du Parpaillon (2637 m). Nous pouvons bien récupérer échappant, pendant la nuit, une fois de plus, à la canicule sévissant dans la vallée. Le cornichon carré (morceau de sucre imbibé d’alcool titrant près de 100° qui l’empêche de se dissoudre) offert en fin de repas, traditionnel en cette région, accéléra sans aucun doute cette récupération.
La vidéo
12 juillet, de l’Ubaye au Queyras par le col du Parpaillon 58 km 1300m de den+
Comme la veille, le départ à 1700 m d’altitude à 8h puis notre évolution à des altitudes bien supérieures à 2000 m nous protègeront de la chaleur jusqu’à 14 heures moment où nous rejoindrons la route balcon au dessus de la vallée de la Durance.
Après 1 km parcouru sur le bitume, nous trouvons une piste bien caillouteuse. Deux quads nous doublent et contribuent sans aucun doute à la détérioration de la piste, particulièrement dans les secteurs pentus, tout comme les nombreux 4×4 ou motos qui l’empruntent. J’ai pu constater une nette dégradation de la piste par rapport à ma dernière ascension effectuée en 2013.
Pratiquement jusqu’au pont du Bérard et l’entrée dans le vallon du Parpaillon nous évoluons en forêt et profitons de l’ombre. Il nous reste encore 9 km à parcourir avant de pouvoir retrouver de l’ombre dans le tunnel.
Nous profitons de la vue dégagée pour multiplier les arrêts photos et pendant les deux heures d’ascension qui nous conduiront jusqu’au tunnel nous profiterons de la quiétude des lieux. Nous ne verrons que deux motos puis croiserons deux 4×4 à proximité du tunnel.
Après une pause photo, nous nous engouffrons dans le tunnel noir et humide de 400 m de long…
Nous sommes bien visibles avec nos éclairages et croisons sans problème deux motos à l’intérieur du tunnel. Nous débouchons et trouvons plusieurs 4×4 prêts à franchir à leur tour le tunnel. Fabien, l’étourdi, a oublié ses lunettes solaires correctrices à l’entrée du tunnel et doit à nouveau faire un aller-retour express pour retourner les chercher.
Nous redescendons jusqu’à la cote 2445 où stationnent encore plusieurs 4×4 pour prendre une piste sur la gauche qui va nous conduire après un bref poussage au col de Girabeau (2488 m) où nous pique-niquerons dans un cadre magnifique, notre salle à manger offrant une vue splendide sur le lac de Serre-Ponçon.
Après le pique-nique nous rejoignons la piste principale pour redescendre dans la vallée. Elle est caillouteuse et secoue bien mais elle l’était déjà en 2013. Peu après la Cabane des Espagnols, où nous retrouvons l’asphalte, nous voulons prendre la piste qui mène à Crévoux afin de signer le registre à l’hôtel du Parpaillon mais un panneau indique que la piste est coupée. Nous poursuivons alors notre route jusqu’au pont du Plan, hameau de la Chalp où de nombreux estivants fuyant la canicule cherchent un peu de fraicheur le long du torrent de Crévoux à 1740 m d’altitude .
Nous allons perdre 500 m d’altitude en longeant et surplombant le torrent de Crévoux et comme la veille la température s’élève au fur et à mesure de la descente. La vitesse nous permet de ne pas trop souffrir pendant une dizaine de kilomètre jusqu’à Saint-André-d’Embrun. Nous empruntons alors la très belle route balcon de la Durance (d944d) qui va nous épargner, sur une dizaine de km, la circulation dense de la nationale 94 passant dans la vallée.
Les 6 derniers kilomètres, en fond de vallée sous la chaleur puis la dernière côte qui nous amène à Guillestre seront très éprouvants. Heureusement, un bar ombragé du village et une tisane d’orge, houblon, levures nous permettra une réhydratation savoureuse.
Nous rejoindrons en voiture Briançon puis franchirons le col du Lautaret pour rejoindre le gite d’étape du village de Mizoën, situé au dessus du barrage du Chambon dans la vallée de la Romanche afin de monter sur le plateau d’Emparis le lendemain. La circulation sera très dense car nous sommes à la veille et l’avant-veille des étapes du tour de France du Granon et de l’Alpe-d’Huez.
Voir l’article suivant qui décrit la journée sur le plateau d’Emparis.
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