Jour 13 — Samedi 01 Juin
Il fait à peine 15°C lorsque je me mets en route. Je n’ai pas le temps de m’échauffer qu’il faut déjà grimper une côte à la sortie du camping. En fait toute l’étape sera une partie de saute-moutons. Pas de plat pour récupérer, des côtes longues et des descentes trop courtes ;)), un vrai toboggan ! C’est sous la chaleur, un peu avant midi, que j’arrive à Guise où j’ai prévu de m’arrêter.
La vidéo du parcours de l’étape
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Vidéo générée par l’application Relive
J’ai circulé toute la matinée, de villages en villages, au milieu de cultures pratiquement exclusives de céréales. Le colza est moins fleuri que dans la Beauce tandis que le blé, lui, est plus avancé (autre variété ?). Quelques rares champs de lin non fleuris ou de betteraves par-ci par-là, des coquelicots en bordure de cultures agrémentent un peu le décor.
A Guise, je vois que je suis entré dans la Thiérache française : à la boulangerie où je me ravitaille pour le repas de midi, je vois des tartes au maroilles. C’est sans hésitation que je substitue deux tartelettes aux jambon beurre où quiches, pizzas qui font mon ordinaire depuis le départ.
Après l’installation et la douche, je me rends à pied en ville pour visiter le familistère de Godin qui est le principal centre d’intérêt de ce BPF de Guise. Je choisis une visite guidée afin de mieux en connaitre l’histoire que je ne peux pas résumer ici (voir le lien ci-dessus pour se documenter). La vision sociale et avant-gardiste de Jean-Baptiste Godin, cet artisan puis industriel, en plein dix-neuvième siècle, suscite mon admiration. Je suis aussi très sensible au fait qu’il ait créé, vingt ans avant les lois de Jules Ferry, une école maternelle et une école primaire laïque pour les enfants de ses ouvriers. Aucun enfant ne travaillait dans l’usine.
Les logements étaient salubres, dotés du meilleur confort de l’époque. Piscine, buanderie, théâtre, magasins approvisionnés en produits sains faisaient partie des équipements de cette véritable petite ville ouvrière.
La visite commentée qui a duré environ quarante cinq minutes a expliqué l’histoire, la philosophie du familistère et de l’entreprise Godin. Ensuite, une visite libre des divers bâtiments comportant de nombreux panneaux expositions était proposée.
C’est paradoxalement en 1968, que ce modèle d’auto-gestion a pris fin. L’utopie a pris fin quand l’entreprise a dû déposer le bilan et a été rachetée. Si elle a compté jusqu’à deux mille quatre cents ouvriers, il y en a encore environ trois cents qui continuent à fabriquer, pour le groupe Cheminées Philippe, les fameux poêles Godin.
Cet hiver, notre poêle Godin qui a environ quarante ans, ronflera pour nous rappeler l’histoire de ses ancêtres.
Pour mieux connaitre Jean-Baptiste Godin et ses écrits
A noter que Guise a vu aussi naître Camille Desmoulins un autre révolutionnaire.
La trace GPS de l’étape
Jour-13-VI2019
Laon (02) → Guise (02)Douzième étape
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